Stimulation cérébrale dans le sport : le nouveau dopage ?

Généralement, on associe le mot "dopage" au sport, ou plus précisément aux grands succès sportifs. Cependant, qu'en est-il du dopage cérébral ? En quoi consiste cette nouvelle tendance du XXI siècle ?
Stimulation cérébrale dans le sport : le nouveau dopage ?

Dernière mise à jour : 09 août, 2019

Le cerveau peut-il être le prochain objectif du dopage ? Les techniques de stimulation cérébrale pourraient devenir un nouveau raccourci pour augmenter la force musculaire, réduire la fatigue et favoriser la concentration pendant la pratique sportive.

Il y a des années, ce type de dopage cérébral était davantage identifié à la consommation de certains médicaments stimulants. Cependant, aujourd’hui, la science a fait de grands progrès.

De nos jours, lorsque l’on parle de dopage cérébral, on fait référence à la stimulation électrique cérébrale. Tout en tenant compte des progrès scientifiques existants, on peut dériver vers un futur ouvrant la voie aux implants cérébraux.

Que sait-on au sujet du dopage cérébral ?

Le dopage cérébral consiste en une série de techniques de stimulation neuronales capables d’augmenter la force musculaire, de réduire la fatigue et de favoriser la concentration pendant les entraînements et les compétitions.

Beaucoup voient cette technique importée dans le domaine du sport comme une bonne manière de réagir de manière plus rapide dans le cadre d’une course de vitesse, par exemple. Dans le même temps, la stimulation cérébrale améliore les capacités d’apprentissage, lesquelles sont très importantes dans certains sports.

Peut-on avoir recours à la stimulation cérébrale en guise de dopage ?

Cette question n’est pas nouvelle. Différents scientifiques, comme par exemple Nick J. Davis, ont envisagé l’usage de la stimulation en tant que méthode de dopage sportif. Cette technique consiste en une pile connectée à des ventouses à placer sur la tête.

Homme qui joue au volley et dopage.

Ce type de dopage cérébral a démontré qu’il pouvait dupliquer la capacité d’apprentissage du patient, mais aussi qu’il a des effets secondaires indésirables : il ne fait pas qu’augmenter l’apprentissage dans la zone cérébrale stimulée à ce moment précis. Il provoque aussi la diminution des capacités d’apprentissage des autres zones cérébrales.

Il est important de souligner également que c’est une technique très abordable. On peut acheter un kit sur Internet ou apprendre à tout construire soi-même. Or, son utilisation sans la supervision d’un professionnel est totalement contre-indiquée.

La stimulation cérébrale et son utilisation dans le sport

Comme nous l’avons précédemment dit, la stimulation transcrânienne pourrait apporter aussi de grands bénéfices dans le monde sportif. Cette technique peut moduler l’excitabilité corticale et induire ainsi une inhibition ou une activation selon la direction du courant (anodique ou cathodique).

Ce processus affecte la plus grande activation sympathique ou parasympathique ainsi que l’humeur. Ces points ont une grande influence sur la fatigue, l’un des facteurs les plus importants du monde du sport.

Le rôle joué sur la fatigue

La fatigue est une variable multi-factorielle, même si à la base, on n’a étudié que ses composantes périphériques (neuro-musculaires, métaboliques, respiratoires, cardio-vasculaires, etc).

Cependant, ces dernières années, on s’est de plus en plus intéressés au grand rôle que jouaient les composantes centrales dans le contrôle de la fatigue.

Pour pouvoir étudier et démontrer cela, de grands chercheurs comme Okano ont réalisé des études dans ce domaine. Dans le cadre de l’une d’elles, il a divisé un groupe en deux.

Un homme qui transpire après avoir fait du sport

Le premier a reçu une stimulation cérébrale pendant 20 minutes avant de réaliser un test de résistance sur un vélo statique. Le deuxième n’a reçu aucune stimulation et a réalisé le même test.

Les résultats ont été instructifs : le groupe qui a reçu la stimulation a été capable de développer un meilleur potentiel et a supporté l’effort plus longtemps jusqu’à l’état de fatigue maximal. Même l’effort perçu a été moindre pour ce groupe.

Conclusions

A ce jour, ces méthodes n’ont pas permis d’atteindre des effets assez durables pour devenir une nouvelle méthode de dopage. Cependant, dans les années à venir, il y aura d’importantes nouveautés à venir dans ce domaine.

Le dopage cérébral aidera-t-il un futur vainqueur du Tour de France ? Améliorera-t-il les réflexes d’un gardien de but ? Le monde du sport attend de voir comment va évoluer tout ce qui est lié à la stimulation cérébrale et au sport.

 


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    • Davis N.J. (2013) Neurodoping: brain stimulation as a performance-enhancing measure. Sports Medicine 43, 649-653.
    • Okano AH, Fontes EB, Montenegro RA, Farinatti PD, Cyrino ES, Li LM, Bikson M, Noakes TD (2013) Brain stimulation modulates the autonomic nervous system, rating of perceived exertion and performance during maximal exercise.

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